L’usage de substances est encore trop souvent vu comme le résultat de mauvais choix dont les conséquences sont légitimes. Ainsi, la famille a tendance à penser qu’elle a échoué, et c’est aussi ce que les autres pensent d’elle. Je crois que c’est ce qui explique le désir, au sein de certaines familles, de cacher la cause du décès : la peur de se faire juger dans l’œil du public.

D’autres membres de ma famille ont des problèmes de consommation et de santé mentale. Le décès de mon frère a empiré beaucoup de choses dans notre famille.

Quand elle est morte, j’ai réalisé que je n’avais plus personne. Ma sœur était depuis toujours à mes côtés. Je serai toujours son frère, mais rien n’est plus comme avant. Je m’ennuie d’être son frère et de tout ce que ça supposait. Selon le rôle que la personne jouait dans votre famille ou cercle d’amis, vous avez peut-être remarqué un changement dans vos relations interpersonnelles ou celles des autres.

Ce décès ne signifiera pas la même chose pour toutes les personnes touchées, surtout si d’autres membres de votre cercle consomment eux aussi. Des désaccords peuvent survenir sur la façon de vivre le deuil, les arrangements funéraires, la notice nécrologique, les personnes à informer et l’information à transmettre, qui doit se charger de communiquer avec les médias, la police ou les autorités, et qui prend les décisions.

Ce n’est pas inhabituel.

Même si l’usage de substances est moins tabou qu’avant, chaque personne vit le deuil à sa façon, ce qui peut se traduire, pour certaines, par un refus d’aborder la cause de la mort. Les sentiments éprouvés pour la personne décédée et la réaction à sa mort peuvent aussi varier beaucoup d’une personne à l’autre.

Il se peut qu’il y ait eu des divergences d’opinions dans le passé sur la façon de composer avec la consommation de la personne. En période de deuil, les expériences douloureuses du passé peuvent refaire surface et causer des conflits.

Cliquez sur les boîtes ci-dessous pour voir deux exemples.

Quelques idées...

• N’oubliez pas que chaque personne avait une relation unique avec la personne décédée et vivra son deuil à sa façon et à son rythme. Il n’y a pas de « bonne » façon de le faire.

• Reconnaissez qu’en raison des différents besoins et préférences de chacun, vous ne serez pas tous du même avis sur la question de parler ou non de la cause du décès ou d’autres détails de la vie de la personne. 

• Songez à des façons dont votre famille et vos amis peuvent se réunir pour se souvenir de la personne et lui rendre hommage, par exemple, par des activités commémoratives comme créer un album de photos ou réunir des objets-souvenirs.

• Reconnaissez que vos besoins et préférences, et ceux des autres, peuvent changer au fil du temps. Veillez à laisser de la place à ces changements.

• Essayez d’avoir des discussions franches, ouvertes et respectueuses sur les décisions à prendre et les besoins et souhaits de chacun, en recherchant le compromis. Il vous sera très utile de faire preuve de patience les uns envers les autres.

• Si les relations dans la famille deviennent trop difficiles ou tendues, songez à demander l’aide d’un spécialiste des relations familiales ou d’un groupe de soutien qui pourra vous aider à composer avec la dynamique familiale pendant votre deuil.