Mon partenaire est mort paisiblement dans une unité de soins palliatifs. J’ai découvert qu’il me restait beaucoup de deuil à vivre.

J’étais complètement épuisée, mais je ne m’en rendais pas compte. Je n’aurais pas dû reprendre mon travail si tôt après son décès. J’étais entourée de gens, mais je me sentais seule. J’avais l’impression que personne ne se souciait de moi au moment où j’en avais le plus besoin : tout le monde pensait que j’allais bien. 

Après sa mort, je n’ai plus revu le personnel de la résidence. Ces personnes avaient une grande place dans notre vie, et certaines d’entre elles faisaient presque partie de la famille. Maintenant, j’ai perdu ces liens-là aussi.

Quand un être cher meurt des suites d’une maladie, on vit parfois une période de « nouveau deuil ». Ce que vous pensez et ressentez après le décès de la personne pourra vous sembler différent du deuil que vous ont fait vivre les pertes subies pendant sa maladie. Vous pensiez peut-être que votre deuil était terminé ou que vous vous étiez préparé.e au deuil qui suivrait sa mort.

Si vous preniez soin de la personne ou que celle-ci a longtemps été malade, vous pourriez ressentir de l’épuisement ou de l’isolement. Vous pourriez avoir l’impression qu’on vous abandonne ou qu’on néglige votre deuil, ou sentir une perte de lien avec les autres personnes qui ont participé aux soins. Vous pourriez aussi vous demander : « Qui va prendre soin de moi? 

Pendant que vous commencerez à cheminer dans votre deuil et à faire face aux changements survenus dans votre vie, faites preuve de patience et d’indulgence envers vous-même. Attendez-vous à des hauts et des bas, et rappelez-vous que le deuil ne progresse pas en ligne droite. Par moments, vous aurez l’impression qu’il ne se passe rien; d’autres fois, vous entreverrez des jours meilleurs. 

Quand vous vous sentirez prêt.e à le faire, vous pourrez commencer à réinventer votre vie. Il ne s’agit pas d’abandonner ou d’oublier la personne décédée, ni de déshonorer sa mémoire. Vous trouverez des moyens de modifier votre relation avec une personne qui n’est plus présente physiquement, mais qui pourra faire partie intégrante de votre vie future.

Quelques idées...

• Permettez-vous de vivre votre deuil selon vos besoins. Continuez de nommer et de reconnaître les sentiments difficiles tels que la culpabilité, la colère ou le regret.

• Appliquez les stratégies d’adaptation que vous avez eu le temps de développer. Trouvez les ressources et appuis disponibles et servez-vous-en. Si votre deuil continue longtemps de prendre toute la place, faites appel à des services de conseil professionnels.

• Envisagez des moyens concrets de rappeler la mémoire de la personne disparue : donnez son nom à un arbre ou à un jardin, lancez une nouvelle tradition, ou donnez du temps ou de l’argent à une cause à sa mémoire.

• Écoutez votre corps. Quels besoins manifeste-t-il?

• Recherchez des activités qui vous aideront à refaire le plein d’énergie : faites un séjour en nature, faites de courtes promenades, écoutez de la musique, suivez un cours de yoga ou de méditation.

• Autant que possible, ne vous hâtez pas de retourner au travail ou de prendre de nouveaux engagements. Prenez le temps d’entrer dans cette nouvelle phase de votre vie.