Chapitre 3 : Traumatismes et deuils dans les communautés 2SLGBTQ+

Violence conjugale

J’étais sous le choc lorsque j’ai appris qu’un ami proche avait été physiquement blessé par son partenaire. J’ai ressenti de nombreux sentiments contradictoires et, pendant un certain temps, je n’ai pas voulu les fréquenter.

Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des communautés 2SLGBTQ+, les mythes sur la violence conjugale persistent. La violence et même la mort existent au sein des communautés 2SLGBTQ+, et elles touchent le plus souvent les hommes gais et les personnes trans. Cette violence peut être traumatisante et a généralement de profondes répercussions au sein des communautés.

Le traumatisme peut être aggravé par les suppositions, réactions, opinions, discriminations ou jugements de personnes extérieures à votre communauté. Si vous pleurez la mort d’une personne 2SLGBTQ+ qui a été victime de violence conjugale, vous pouvez avoir l’impression que la mort et votre deuil ne sont pas reconnus comme « valables ».  Vous pouvez également avoir l’impression que vous ne pouvez pas ou ne voulez pas parler ouvertement de la violence, car votre prise de parole peut être utilisée pour critiquer ou juger les relations 2SLGBTQ+ en général.

Des tensions ou des conflits peuvent exister au sein de votre communauté en raison des différentes façons dont les gens réagissent au décès. Certains peuvent vouloir soutenir la personne responsable du crime ou entretenir des liens d’amitié avec elle, d’autres peuvent vouloir la fuir ou la punir. Ces divergences peuvent créer des difficultés supplémentaires à un moment où vous comptez sur le soutien de votre communauté.  

Vous ou d’autres personnes pouvez avoir vécu des expériences négatives avec la police, le personnel paramédical, les médias ou les professionnels du droit, dont certaines peuvent avoir duré longtemps. Il peut vous sembler difficile de signaler de la violence, de demander de l’aide ou de faire confiance aux personnes qui occupent ces postes en raison d’interactions ou de craintes antérieures.

Quelques idées...

  • Si vous ressentez des regrets ou de la culpabilité, rappelez-vous que c’est l’auteur.e du crime qui est responsable du décès, et non vous. Réfléchissez à la possibilité d’utiliser votre expérience pour en savoir plus ou pour vous exprimer sur la violence conjugale.
  • Si vous ressentez de la colère, accueillez-la. Il existe peut-être des moyens de la mettre à profit, par exemple en travaillant ou en collectant des fonds pour une organisation qui soutient les personnes 2SLGBTQ+ ou les victimes de violence conjugale.
  • Dans la mesure du possible, évitez les reportages des médias et des médias sociaux qui, souvent, font du sensationnalisme ou déforment les événements et dénaturent les personnes impliquées.
  • Cherchez des moyens d’honorer la personne décédée et de vous souvenir d’elle, plutôt que de la façon dont elle est décédée.
  • N’oubliez pas que tout le monde ne réagit pas de la même manière à un traumatisme ou à un deuil. Certaines communautés 2SLGBTQ+ peuvent être petites et soudées, et il peut falloir du temps pour que les gens démêlent leurs sentiments et leurs pensées.
  • Si vous ou d’autres personnes continuez à lutter contre des sentiments difficiles, adressez-vous à un.e thérapeute spécialisé.e dans les traumatismes qui a l’habitude de travailler avec des