Chapter 5 : Accompagner les enfants et les adolescents

Préparer et accompagner les enfants et les adolescents

Le point de vue d'une spécialiste du deuil
Deborah parle des considérations à prendre en compte pour discuter de l'AMM avec les enfants et faire de la place pour répondre à leurs questions.(3:22)Video transcript

J’ai eu besoin de chaque once d’énergie pour aborder ouvertement et honnêtement avec ma fille la maladie et le choix de sa mère. Ayant peine à contenir mon propre chagrin, j’ai eu beaucoup de mal à rester fort pour elle.

Je ne savais pas du tout comment aborder ça avec notre fils de huit ans. Je voulais le protéger. Or, je me suis rapidement rendu compte qu’il était préférable de vivre notre tristesse ensemble. Je crois que nous allons cheminer là-dedans ensemble pour le reste de nos jours.

Ça nous a aidés à nous rappeler que chacun de nos enfants est unique. Après la première conversation, nous avons parlé à chaque enfant séparément, parce qu’ils n’étaient pas tous prêts à recevoir la même information au même moment.

Il est difficile de voir nos enfants avoir de la peine. On veut instinctivement les protéger des coups durs, mais, dans les faits, la communication demeure le meilleur moyen de les accompagner. On hésite parfois à aborder des sujets comme l’AMM avec eux, mais les enfants semblent mieux réagir si on leur explique clairement et honnêtement les choses en fonction de leur niveau de maturité et de leur personnalité.

Il n’est pas toujours évident d’accompagner des enfants endeuillés tout en vivant soi-même un deuil. Vous craignez peut-être de les bouleverser en exprimant vos émotions. Or, l’absence de réaction émotionnelle chez les adultes de leur entourage peut causer de la confusion chez certains enfants. D’autres hésitent à exprimer leurs émotions et à poser des questions de peur de faire de la peine aux adultes.

La façon de vivre et d’exprimer le deuil varie d’un enfant à l’autre. Les enfants réagissent différemment des adultes. Ils peuvent passer d’une grande joie à une profonde tristesse en très peu de temps. Ce n’est pas parce qu’un enfant court et joue qu’il ne vit pas un deuil profond. L’âge de l’enfant, son niveau de maturité, sa personnalité, sa relation avec la personne en fin de vie ou décédée, et ses expériences antérieures en lien avec la mort ont tous une incidence sur la façon dont il vivra son deuil.