C’est fou à quel point les odeurs, les saveurs et les sons ravivent mon deuil. Et la musique! La musique me plonge parfois dans un profond chagrin! Ou alors elle ravive des souvenirs très doux de cette personne unique et de notre vie ensemble.

Solitude et tristesse : c’était ma nouvelle réalité. Je me suis coupée de mes ami.e.s et de ma famille. J’avais l’impression de ne pas mériter leur compagnie. Je me sentais très coupable. Pourquoi j’ai été si impatiente avec elle? Pourquoi n’ai-je pas reconnu la gravité de sa maladie?

Le passage du « nous » au « je » risque d’être semé d’une gamme de pensées et d’émotions diverses, qui seront déroutantes ou même dérangeantes, qui pourraient durer assez longtemps et être très différentes de ce que vous attendiez. Il se peut même que vous ne vous sentiez pas triste ou que vous ne pleuriez pas, ce qui ne veut pas dire que la perte de l’autre ne vous affecte pas.  Cliquez sur chaque onglet à gauche pour découvrir des exemples de pensées et émotions qui pourraient vous habiter.

Les émotions se mélangent parfois. Ainsi, au terme d’une longue maladie, vous avez peut-être éprouvé un certain soulagement à l’idée qu’enfin votre conjoint.e ne souffrait plus ou que vous n’auriez plus à lui prodiguer constamment des soins. Ces émotions se transforment parfois en un sentiment de culpabilité ou de honte. Peut-être vous êtes-vous remémoré certaines occasions où vous avez manqué de prévenance ou de patience?

La culpabilité, les regrets, la honte, la colère et le sentiment d’avoir été trahi.e peuvent nuire à votre deuil, mais aussi le faciliter. La culpabilité ou les regrets pourraient vous inciter à modifier votre comportement ou à trouver des moyens de vous pardonner. La colère que vous ressentez à l’égard de votre conjoint.e qui vous laisse aux prises avec des tâches dont vous ne vouliez pas pourrait vous inciter à acquérir de nouvelles compétences ou à prendre conscience d’un talent inexploité.

En revanche, peut-être serez-vous déçu.e de ne pas avoir progressé, et même d’être « pire » qu’avant la mort de votre partenaire. Vous risquez alors d’éprouver de la honte ou d’être très critique à votre égard, mais ce va-et-vient émotif est une étape tout à fait normale du deuil. Ces « mauvais » jours ou moments ne durent pas… pas plus d’ailleurs que les bons! Le deuil a son propre rythme, qui n’est pas le même pour tou.te.s.

Quelques idées...

• Une émotion n’annule pas toutes les autres. Si vous éprouvez parfois du soulagement, vous pourriez aussi, de temps à autre, ressentir de la tristesse ou d’autres émotions.

• Il est normal de revenir sur diverses interactions après le décès d’une personne et de souhaiter avoir fait les choses autrement, d’avoir envie de remonter le temps ou d’appuyer sur le bouton « Rembobiner ».

• Soyez conscient.e de toutes ces idées et ces émotions et demandez-vous si elles reflètent bien la réalité. Cela vous évitera peut-être de vous laisser immobiliser par le deuil.

• Demandez l’aide de vos ami.e.s et de votre famille au besoin.

• Soyez patient.e envers vous et votre deuil.

• Si ces émotions éprouvantes ne vous laissent pas de répit ou que vous avez l’impression de ne pas pouvoir avancer, consulter un.e spécialiste en accompagnement du deuil, qui vous aidera à y voir clair et à envisager les choses autrement.