Quand on m’a annoncé sa mort, j’ai eu un choc. Quand j’ai entendu le mot « suicide », tout est devenu noir. Je ne voyais et n’entendais plus rien. C’est moi qui l’ ai trouvé. Mon corps a été pris de tremblements si violents que mes jambes ont lâché. Puis j’ai eu la nausée et j’ai quitté la pièce en courant.

Un traumatisme psychologique est une situation ou une expérience hautement bouleversante et stressante qui court-circuite votre capacité d’adaptation. Tant la nature de la situation que la façon dont vous la vivez influent sur votre réaction, qui est propre à vous. En général, les traumatismes causent une réponse du système nerveux, qui entre en mode « lutte, fuite ou inhibition ». Parfois, après un événement traumatique, le corps reste figé dans ce mode, ce qui entraîne un large éventail de conséquences. 

Parmi les facteurs pouvant contribuer au traumatisme après un suicide, mentionnons le fait d’être présent au moment du décès, de trouver ou de manipuler le corps de la personne, ou encore d’être témoin de choses bouleversantes. Les expériences que vous ne vous attendiez pas à vivre, pour lesquelles vous n’étiez pas préparé.e et qui étaient indépendantes de votre volonté peuvent aussi être traumatisantes.

Un traumatisme peut « geler » ce que vous ressentez, comme si votre deuil était « en suspens ». Il peut aussi causer de puissantes vagues d’émotions qui vous submergent. Vous avez peut-être du mal à exprimer par des mots les nombreuses émotions qui font surface. Comme le deuil, le traumatisme peut affecter chaque partie de votre vie : votre corps, vos pensées, vos émotions et vos comportements. Les tâches et activités de la vie quotidienne peuvent vous sembler un fardeau pendant que vous composez avec ce que beaucoup qualifient de « blessure ».

L’impact d’un suicide peut se faire sentir longtemps après la mort ou les funérailles. Si vous n’avez pas accès à l’aide dont vous avez besoin, ou si vos réactions au traumatisme interfèrent avec votre vie quotidienne, il est important d’aller chercher de l’aide auprès d’un.e spécialiste en accompagnement du deuil après un décès par suicide.