Chapitre 2 : Une perte pas comme les autres

La stigmatisation du deuil lié à un suicide

Je suis passé par là
Michael parle du fait que les parents ne peuvent pas tout contrôler.(3:22)Video transcript
Je suis passée par là
Dominique parle du manque de soutien des personnes qui offrent des mots maladroits.(3:22)Video transcript

Ça fait très mal quand les gens changent de sujet ou évitent de parler de lui. Parfois, c’est comme si on voulait faire comme si de rien n’était ou comme s’il n’avait jamais existé. Mais moi je veux parler de lui, je veux que les autres disent son nom et se souviennent de lui.

Ma famille a été très dure et critique après le décès de ma femme. Au lieu de pouvoir compter sur son soutien, j’avais l’impression qu’ elle pensait que c’était ma faute.

À des degrés divers, le suicide est encore socialement stigmatisé. Les stéréotypes, l’ignorance et certaines croyances culturelles ou religieuses peuvent contribuer à cette stigmatisation et alimenter des idées préconçues nuisibles, comme l’idée que le suicide est un acte lâche ou égoïste. Les préjugés touchant la maladie mentale peuvent aussi contribuer à la stigmatisation du suicide.

Vu cette stigmatisation, il se peut que le décès de la personne heurte vos convictions et opinions – ou celles des autres – au sujet de la personne elle-même ou de son geste. Vous avez peut-être du mal à parler de la perte que vous avez subie et de votre deuil parce que vous ne savez pas comment votre histoire sera reçue par les autres. Si, au contraire, vous avez demandé du soutien, vous n’en avez peut-être pas reçu.

Vous pourriez aussi vivre d’autres pertes à cause de changements dans vos interactions avec les autres. Cliquez sur les flèches ci-dessous pour voir comment la stigmatisation sociale du suicide peut se manifester.

Les questions indélicates et indiscrètes de type « Tu ne te doutais de rien? » peuvent vous blesser, être reçues comme un jugement et causer des sentiments d’isolement, de culpabilité et de honte. Si on vous a déjà posé ce genre de questions, vous avez peut-être commencé à éviter les conversations et à vous éloigner des gens auprès de qui vous pensiez aller chercher du soutien.

Considerations

Ce n’est pas tout le monde qui juge le suicide ou qui en fait un motif de reproches. Certaines personnes y voient un choix personnel. Vous trouverez peut-être, en vous ou dans les autres, la capacité de comprendre la personne décédée ou un certain soulagement.

Quelques idées...

  • Rappelez-vous que vos pensées et émotions font partie d’une réaction normale à la mort de la personne. Si elles vous surprennent ou vous troublent, souvenez-vous que le deuil d’une personne décédée par suicide est différent des autres types de deuils.
  • Résistez à l’envie de vous isoler, et allez chercher du soutien auprès de personnes qui vous écouteront avec compassion et sans jugement (p. ex. amis, famille, collègues, groupe communautaire ou religieux).
  • Faites-vous un plan pour composer avec les personnes dont les croyances et attitudes ne vous aident pas. Vous devrez peut-être éviter certaines personnes ou dire à d’autres : « C’est un sujet dont je ne veux pas discuter avec toi. »
  • Songez à vous joindre à un groupe de soutien pour les proches de personnes décédées par suicide. Interagir avec des gens qui ont vécu le même genre de perte peut atténuer vos sentiments d’isolement et de stigmatisation. Il peut s’agir d’une ressource locale ou en ligne.